Le GACEHPA est créé en 1979 par un groupe de médecins militant·e·s qui exerçaient dans des centres extra hospitaliers. La pratique des avortements étant alors illégale, il était essentiel que ces centres extrahospitaliers dispersés, et par conséquent vulnérables, se réunissent en un groupe d’action. Ce regroupement a permis de soutenir les personnes inculpées pour avoir pratiqué des avortements et d’assurer une solidarité inter-centres.La création du GACEHPA s’inscrit dans une lutte pour l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui se déroule essentiellement entre 1962 et 1990.
Cette lutte est menée aussi bien par des médecins, des associations, des collectifs féministes, que par des personnalités politiques. La société civile a également été un soutien déterminant durant ces longues années.L’année 1962 voit la création du premier centre de planning familial en région francophone, « La famille heureuse ». Durant les années suivantes, plusieurs médecins sont inculpé·e·s. L’accusation la plus emblématique est celle du docteur Willy Peers en 1973. C’est à partir de ce moment que le soutien populaire à l’accès à l’avortement se renforce. S’ensuit une période marquée par des avancées, sous la forme d’une trêve judiciaire, et des retours en arrière quand les poursuites contre les militant·e·s qui diffusent la liste des centres pratiquant l’IVG et des médecins soupçonné·e·s de la pratiquer reprennent.
Enfin, en mars 1990, la loi dite « Lallemand-Michielsens » dépénalise partiellement l’avortement. Elle instaure une commission de suivi et d’accompagnement qui marque un progrès important en matière de santé publique. Le roi Baudouin, sortant de sa fonction de chef de l’État au nom de ses convictions religieuses, refuse de sanctionner et de promulguer la loi : il sera temporairement constaté que le roi est « dans l'impossibilité de régner » le temps que la loi soit votée. En octobre 2018, un projet de loi élargissant les conditions d’accès (extension du délai jusqu’à 18 semaines et suppression du délai de réflexion, entre autres) est présenté en commission Justice. Malgré l’audition de nombreux·euses expert·e·s, c’est une nouvelle loi ne présentant guère d’avancées notables qui sera votée. Fin 2019, différents partis présentent à nouveau un projet de loi comportant les avancées souhaitées, telles que l’allongement du délai jusqu’à 18 semaines et le délai de réflexion ramené à 48 heures. Ce texte est voté en commission Justice et bénéficie de l’avis favorable du conseil d’État. Malgré tout, durant l’année 2020, plusieurs partis font obstruction en reportant à plusieurs reprises leur vote. La lutte continue !